Le TURPE, ou comment imputer aux consommateurs le coût de l'acheminent de l'électricité

Totalement inconnu du grand public mais pourtant payé par chacun d'entre nous, le TURPE est un acronyme qui signifie : Tarif d'Utilisation des Réseaux Publics d'Électricité (TURPE). Comme son nom l'indique, les sommes prélevées sont destinées aux organismes qui gérent les réseaux publics d'électricité, c'est-à-dire essentiellement ENEDIS (ex-ERDF), mais également le transporteur RTE et les Entreprises Locales de Distribution (ELD). Ces distinctions ont peu d'importance puisqu'il s'agit d'organismes publics qui servent à acheminer l'électricité, peu importe leur nom et leur structure juridique.

Pour être plus précis, au sein du monopole d'Etat de l'acheminement de l'électricité dans le réseau public, RTE gère le transport de l'électricité sur les lignes à haute et très haute tension et Enedis (ex-ERDF) tout le reste, sauf dans certaines zones géographiques où ceci est assurée par d'autres organismes, les Entreprises Locales de Distribution (ELD). Amenées à disparaître, ces anciennes régies peuvent distribuer de l'électricité, du gaz, ou bien les deux énergies dans leur zone d'exercice.

Un mode de calcul complexe

Le TURPE est calculé de manière à garantir un tarif équitable pour tous les utilisateurs. En pratique, ses règles de calculs sont compliquées, ce qui n'est pas étonnant dans un secteur où la haute compétence est parfois teintée de bureaucratie. Donner en détail les composantes de ce tarif a un intérêt limité puisque dans tous les cas on doit le payer et accepter ses augmentations, le cas échéant. Les disciples de Champollion pourront essayer de déchiffrer la teneur de ce schéma fournie par la CRE, en sachant qu'elle s'accompagne d'un document d'une quinzaine de pages.

On retiendra juste que le prix facturé ne correspond pas au coût d'acheminement réel, le tarif appliqué à un consommateur vivant à deux cent mètres d'une centrale étant le même que celui éloigné de tout lieu de production, mais que le tarif est modulé en fonction du type d'abonnement choisi par les foyers et des éventuels services auxquels ont souscrits les fournisseurs d'électricité.

Pour conclure, on notera que la méthode de calcul change les quatre ans (nous sommes actuellement au TURPE 5), sur arrêté du Ministre de l'Ecologie, après consultation de la Commission de Régulation de l'Énergie, et qu'une révision annuelle tient compte de l'inflation et d'autres critères aussi opaques que discutables. Car au lieu de répercuter les frais supportés par les gestionnaire du réseaux d'électricité, les consommateurs n'auraient-ils pas droit à une garantie de prix plancher, incitant ces organismes à réduire leurs coûts ?