EPR, réacteur nucléaire de troisième génération

L'EPR (European pressurised water reactor) est le premier réacteur nucléaire de troisième génération et le plus puissant des réacteurs au monde (1600 MW). Conçu par Framatome, filiale d'Areva, et Siemens, il est construit à Flamanville, dans la Manche. De même que pour les REPs, l'EPR utilise de l'uranium enrichi comme combustible.

Une amélioration des performances

L'EPR est un réacteur à eau pressurisée dont la durée de vie est estimée à soixante ans, contre quarante à cinquante ans pour les autres réacteurs nucléaires. Du fait d'un enrichissement plus important le taux d'épuisement du combustible est également plus élevé. Le coût du cycle du combustible est réduit grâce à une plus forte irradiation, laquelle diminue le nombre de déchargements du cœur et le nombre de retraitements. L'EPR est également doté d'une meilleure capacité de recyclage du plutonium : il est compatible avec une charge en MOx de 100 % contre 33 % dans les actuels réacteurs MOxés. Au final, Areva considère que l'électricité produite devrait être environ 10 % moins chère que celle que fournissent les réacteurs actuels.

EPR REP N4
Puissance thermique (MW) 4250-4500 4250
Puissance électrique (MW) 1500-1600 1450
Rendement (%) 36 34
Nombre d'assemblages 241 205
Taux de combustion (GWj/t) >60 45
Résistance sismique 0,25 0,15
Irradiation du personnel (hommenSv/an/réacteur) 0,4 1
Durée de vie (années) 60 40

Une meilleure maîtrise de la sécurité

La sûreté de l'EPR est améliorée pour diminuer les risques de rejets importants de matières radioactives dans l'atmosphère. Le bâtiment qui abrite le réacteur est protégé par une double enceinte de béton de 1,3 mètre d'épaisseur chacune, ce qui limite les risques de fuites et ces deux enceintes et permettent de résister à une agression extérieure, comme la chute d'un avion militaire ou un d'un avion gros porteur.

L'EPR produit moins de déchets que ses prédécesseurs et il bénéficie d'un système de réfrigération complémentaire qui réduit le réchauffement des rivières lors des rejets d'eau. En termes de sécurité, le rechargement de combustible, qui est réalisé tous les trois ans, ne doit durer que seize jours, contre trente à quarante-cinq jours actuellement.

L'hypothèse de la fusion du cœur, accident le plus grave qui soit pour une centrale, à été prise en compte dés la conception de l'EPR. Le cœur fondu (corium), suite par exemple à une panne de refroidissement, pourrait être récupéré dans un récipient permettant au magma de combustible en fusion de se refroidir lentement. Les réactions explosives entre le corium et le béton sont alors évitées.

Lors d'une fusion du cœur, la gaine du combustible interagit à haute température avec l'eau et forme de grandes quantités d'hydrogène qui peuvent exploser au contact de l'oxygène de l'air. Afin de diminuer le "risque hydrogène", l'EPR est équipé d'un dispositif de " recombineurs catalytiques ", réalisant la réaction oxygène-hydrogène de façon contrôlée.

La résistance aux séismes et l'irradiation moyenne du personnel ont également été améliorées. Le système compte par ailleurs quatre dispositifs indépendants de refroidissement de secours.